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La pauvreté au Canada

octobre 9, 2025 by atteby@gmail.com

L’ouvrière pauvre de Maxi

Ceci est l’histoire d’une Québécoise que j’ai rencontrée dans l’exercice de mes petits métiers au Canada. C’était chez Maxi. Cette « amie » est divorcée, sans enfant et vit seule.

Hier, en pensant à elle, l’idée de la pauvreté au Canada m’est remontée à l’esprit. J’ai plus ou moins compris que la pauvreté au Canada conduit directement en enfer. Je vous explique pourquoi je le pense : la frange de la population, disons au moins 70% est si pauvre qu’elle ne peut pas s’offrir des voyages pour découvrir le monde. Ce qu’elle fait, c’est de s’offrir une fenêtre sur le monde. Cette fenêtre, c’est la télé-vision à travers la télévision (l’appareil) et le smartphone. Le faisant, sans le savoir et encore moins le vouloir, elle invite à travers cette lucarne, la vision du monde préparée pour les pauvres. Cette grande population s’expose de manière répétée à une vue travaillée, une image taillée sur mesure pour les pauvres. L’une des grandes intentions de ce travail en amont, c’est de diviser les prolétaires de toutes les nations. C’est d’isoler le prolétaire canadien pour mieux l’exploiter. Car pour tenir en laisse le pauvre canadien, les riches lui offriront le réconfort de la comparaison avec les pauvres d’Afrique et d’autres régions. L’idée, c’est de marquer au fer rouge et en lettres capitales la conscience des pauvres du Canada par ces mots : « Estimez-vous heureux de ne pas être des pauvres d’Afrique ou d’Asie. » Voici le seul bonheur qu’on leur offre car à l’impossible nul n’est tenu. Il y aura toujours des pauvres et actuellement c’est vous les pauvres, mais soyez heureux d’être nos pauvres.
À force d’ingurgiter, au quotidien, à dose homéopathique, ce slogan, l’âme du pauvre canadien s’en rassasie. Elle finit d’ailleurs par s’abriter à l’ombre de cette vision « charitable » dans laquelle l’âme du pauvre trouve réconfort. Et chaque jour elle se construit une forteresse mentale qu’elle habille de ces oripeaux mensongers. Ainsi, plus la personne est pauvre, plus elle ajoutera des éléments de misère à ce mensonge devenu conviction. Une telle personne s’enfoncera si profondément dans la misère mentale qu’elle ne recherchera plus que la pauvreté, même lorsque la bonne providence réussira par un tour magique à l’extirper de son environnement carcéral de la pauvreté. C’est le cas de mon « amie » au Québec.

Récemment, je l’ai rencontrée. Elle m’a dit qu’elle venait de passer une semaine de vacances à Cuba. Elle ne me semblait pas radieuse pour une personne qui venait de s’offrir des vacances. Mais je ne fis aucune remarque désobligeante. Dans son élan, elle me raconta comment les Cubains étaient pauvres. Et là je lui ai souri du bout des lèvres, mais j’ai pleuré dans mon âme. Ils l’ont eue, ai-je pensé. Diantre, comment au bout de plusieurs années de sacrifices et d’efforts souvent inhumains, la seule chose qu’elle avait pu s’offrir, c’était encore plus de pauvreté ? Au lieu de respirer l’air frais des brises des vagues cubaines qui offrent le spectacle de leur ballet national aux touristes, mon « amie » n’avait fait que penser par le joug de la pauvreté qu’on avait soigneusement confectionné pour elle dans son pays. Jamais, elle ne réussit à s’offrir le loisir de la dégustation libre. Jamais elle ne parvint à jouir du coucher du soleil aux couleurs vibrantes dans le parfum hispanique et créole de ce ciel qui garde tant de secrets, mais aussi des mythes à raconter à ceux qui ont le regard libre.

Mon « amie » n’a vu que sa pauvreté. Celle qu’elle portait depuis son pays. Celle qui partage son intimité au quotidien. S’étant assise sur le sable fin des plages de Cuba, elle avait sorti de son sac mental, son projecteur et avait regardé un film dans lequel elle croyait que les acteurs étaient des personnes autres qu’elle-même (herself). Sans le savoir, elle n’avait fait que peaufiner, une énième fois, la voie de la Géhenne pour elle. Car au lieu de s’ouvrir à l’amour de l’autre, cette voie sûre pour entrer au paradis, mon « amie » n’avait fait qu’engranger plus de poutres pour se construire des digues solides dans les yeux. Et là, au lieu de voir la main salvatrice du Christ tendue par miséricorde, elle se saisit de celle de Satan, le maître de l’enfer, à laquelle elle s’accrocha de toutes ses forces, sans retenue.

Heureusement, mon « amie » n’est pas la seule à qui cela arrive car mon âme n’aurait jamais de paix de la savoir plus tard seule en enfer. Elle souffre déjà dans sa solitude terrestre. Quel malheur si cette solitude devait s’éterniser. Non, elle n’est pas la seule dans son cas. Elle trouvera de bons compagnons fidèles dans la Géhenne. Et moi, comme le pauvre Lazard, je regretterai qu’elle n’ait pas saisi la perche du salut sur la terre des vivants.

Par Serge Daniel

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